L’interview exclusive de Nathalie Badate avec Csports est désormais disponible en intégralité. Réalisée avant le début du championnat féminin ce samedi, la capitaine des Eperviers Dames avait déploré les reports successifs de son démarrage, fait le bilan de sa saison en club, elle a aussi évoqué l’équipe nationale et ses relations avec la sélectionneuse Kai Tomety, l’élimination des Eperviers pour la CAN en Côte d’Ivoire et d’autres sujets.
1- Bonjour Nathalie, vous avez connu une saison mouvementée, Tarascon – Yzeure Allier Auvergne. Quel bilan en faites-vous ?
Le bilan n’est pas à la hauteur de mes attentes je dois avouer. En vérité, j’espérais connaître une saison reluisante avec plus de matchs et plus d’impact dans ma nouvelle équipe mais, il y a eu cette blessure qui a tout fait tomber. Alors, bilan vraiment mitigé dans la mesure où j’ai changé de club sans pour autant apporter comme je le souhaite. Mon souhait est de vite me rétablir et revenir plus forte.
2- À Yzeure, vous n’avez disputé que 107 minutes avant que cette vilaine blessure vous prive de tout. Comment avez-vous vécu cette mauvaise passe ?
Très douloureuse période. C’était hyper compliqué. J’ai pensé à plusieurs choses à la fois, comme arrêter le football à un moment donné. La douleur, la rééducation et tout ce qui va avec, en toute franchise, pénible moment. Mais, on est des combattantes, il fallait retrouver la motivation de continuer la lutte sinon on aura un goût d’inachevé. Donc, ça m’a redonné des forces. Avec l’aide du club et mes proches, on va dire qu’on est clairement plus sereine maintenant.
3- Ça fait presqu’un an que la sélection nationale est inactive, pas de match amical, pas de compétition. En tant que capitaine de cette sélection, comment passez-vous cette longue pause avec l’ensemble de vos coéquipières ?
Je crois qu’il y a eu un petit rassemblement en mars dernier où les joueuses qui sont au pays ont joué en amical contre le Bénin avec une victoire à l’appui. C’est vrai que c’est 3 fois rien par rapport à ce qui se fait dans les autres pays. D’autant plus qu’avec notre récente participation à la CAN, on espérait mieux et un meilleur essor du football féminin au Togo. Ça fait clairement pas plaisir, mais, c’est des réalités et on fait avec.
En attendant une meilleure organisation, à nous de rester déterminées, être performantes avec nos clubs et être prêtes à tout moment à défendre les couleurs du pays dès que besoin se fera ressentir. Vivement un meilleur avenir pour le football féminin au Togo.
4- Pendant ce temps, le tirage au sort des éliminatoires de la prochaine CAN a été effectué. Quelle est votre réaction sur l’adversaire du Togo qu’est Djibouti?
C’est un adversaire à prendre au sérieux. Chaque match est à gagner sans modération. Il faut compter sur nous. Pour moi c’est une occasion de plus de confirmer notre place et chercher à gratter d’autres places sur le plan international.
4- Gardez-vous un contact avec vos coéquipières, Kaï Tomety, le président de la FTF quant à une probable reprise de service de la sélection nationale ?
Oui, il y a plein de bonnes idées en gestation. D’ailleurs, la sélection U20 en est pour quelque chose. Une équipe que je tiens à saluer pour sa bravoure lors du tournoi de l’UFOA B au Ghana. Avec du travail et la possibilité de jouer plusieurs compétitions de ce genre, on titillera bientôt les grandes nations du continent et pourquoi pas, la planète. Quant à la sélectionneuse nationale, on garde de bons rapports, c’est notre «maman» et elle est toujours à l’écoute et aux nouvelles. Pareil pour l’instance faîtière du football togolais qui est au four et au moulin.
5- Au Togo, le championnat féminin débute finalement le 8 juillet prochain, après pas mal de reports. De loin, comment vous analyser cette situation en regardant les joueuses locales sans compétition ?
C’est compliqué. J’en ai souffert aussi quand je jouais encore sous les couleurs d’Amis du monde. C’est jamais une bonne situation que de préparer un championnat dans l’incertitude. C’est hyper difficile et j’imagine comment peuvent se sentir mes collègues. Mais, heureusement qu’une date est fixée, vivement qu’elle soit respectée et que le football féminin reprenne ses droits.
6- Nathalie, quel ressenti avez-vous suite à l’élimination de la sélection nationale masculine de la prochaine CAN ?
Déception et désillusion. C’est toujours bien de voir le drapeau togolais flotter lors de ce genre de compétition. Je crois même que les premiers déçus restent les joueurs qui feront sûrement tout pour ne pas rater la CAN 2025. On y croit.
7- Bientôt, le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, quelles dispositions doit-on prendre selon vous pour ne plus tomber dans cette mauvaise passe ?
Éviter les erreurs du passé en démarrant beaucoup mieux la campagne. On a déjà été au Mondial 2006 pourquoi pas 2026. Ça rime en plus et il y a plus de place pour l’Afrique donc, on peut le faire si on y met du cœur.
8- Un message à ceux qui vous suivent?
Croyez toujours croire en vos rêves. Travaillez dur, surpassez vous et soyez meilleurs dans tout ce que vous faites. Le meilleur arrive.
