Le patron de la Confédération africaine de boxe (AFBC) Bertrand Mendouga a été démis de ses fonctions de président. C’est juste un an seulement après l’élection du Camerounais de 62 ans. L’intérim est assuré par le Nigérian Azania Omo-Agege Siena, en attendant l’élection d’un nouveau bureau dirigeant du noble art continental.
Bertrand Mendouga va perdre également son poste au Conseil d’administration de l’International Boxing Association (IBA) à la suite de sa démission. Lui qui a eu une longue carrière dans les finances publiques, a été contraint de démissionner par l’AFBC lors d’une réunion du Comité exécutif de l’organe directeur continental à Yaoundé, la capitale de son pays.
Il faudrait rappeler que la décision de forcer Mendouga à partir, fait suite aux tensions au sein de la Fédération camerounaise de boxe (Fécaboxe) qui avaient forcé le report des Championnats d’Afrique de boxe à Yaoundé. Un événement qui s’est tenu du 28 juillet au 06 août 2023 et dont l’apothéose a eu lieu devant le président de l’IBA, Umar Kremlev.
Toutefois, ces championnats ont été éclipsés par plusieurs problèmes et Mendouga a fait face à des accusations répétées de conflits d’intérêts. Parmi lesdits problèmes, un certain nombre de pays étaient éligibles pour concourir, n’ont pas pu participer après avoir acheté des billets d’avion pour la date précédente des championnats et ont perdu l’argent lorsqu’ils ont été reportés. Le comble est que Mendouga refuse de les rembourser.
Dire que Mendouga a été élu en juillet 2022 lors du Congrès de l’AFBC à Alger pour remplacer le Marocain Mohamed Moustahsane, qui dirigeait l’organisation depuis 2017, lors d’une élection à laquelle assistait également Kremlev. Lors de son élection, le Camerounais avait recueilli 21 des 40 voix, l’Algérien Ferhat Abdelnour-Fazil en obtenant 10 et l’Ougandais Moses Muhangi 9 à la suite d’une campagne acharnée.
Muhangi avait alors accusé Mendouga de diriger la Fécaboxe d’une « main de fer » et avait affirmé qu’il « cherchait un emploi mais pas pour aider la boxe à se développer ». Cela, faut-il le rappeler, avait conduit Muhangi à recevoir un avertissement de la Commission d’éthique de l’IBA.
Dans son manifeste électoral, Mendouga avait promis de « créer de la visibilité et de l’influence » et « de faire des réformes substantielles pour le développement de la boxe en Afrique ».
Kremlev avait salué la nomination de Mendouga en affirmant : « L’AFBC a de la chance d’avoir un président aussi qualifié pour diriger la boxe à travers le continent ». Ou encore… « Je suis convaincu que le président Mendouga et le nouveau conseil d’administration de l’AFBC agiront rapidement pour s’assurer que les boxeurs africains atteignent leur plein potentiel ».
Mais les problèmes liés à l’organisation des Championnats d’Afrique de boxe, y compris le financement de l’événement, avaient conduit Kremlev à perdre confiance en Mendouga. Ce qui avait conduit à des démarches pour le renverser. Le gouvernement camerounais a également commencé à enquêter sur la Fécaboxe et a même nommé un Comité de normalisation.
Une élection en Afrique pour le choix du successeur permanent à Mendouga doit avoir lieu en octobre 2023. Omo-Agegee devrait être candidat après sa nomination en tant que président par intérim. Il a été nommé administrateur de l’AFBC en juillet 2022 et promu vice-président en août. Et puis, Omo-Agegee est également vice-président de la Fédération nigériane de boxe.
Yves de Fréau/csi