À l’approche de la double confrontation entre les Gazelles de Djibouti et les Éperviers dames du Togo, Jonas Komla s’est exprimé sur les enjeux de ces rencontres. Le technicien togolais, désormais sélectionneur de l’équipe féminine djiboutienne, affiche une posture mêlant humilité et détermination.
Conscient des défis qui l’attendent, il rappelle que les éliminatoires africains sont toujours des matchs à enjeux, où chaque équipe doit défendre ses couleurs avec sérieux. « Comme tout autre match des éliminatoires, on va le jouer sérieusement. C’est des matchs de compétition africaine. Aujourd’hui, on est là, c’est pour défendre les couleurs de Djibouti », affirme-t-il avec conviction.
Le sélectionneur met en avant les profondes transformations de son effectif depuis la dernière campagne. Contrairement à l’équipe de 2023, qui comptait des joueuses plus aguerries, la majorité de son groupe actuel est composée de jeunes joueuses issues des U20, avec une expérience encore limitée du haut niveau.
« L’équipe qui était là en 2023, il n’y a que trois ou quatre joueuses qui sont encore là. La majorité de cette équipe qui est là, c’est des U20, c’est des jeunes », explique-t-il, insistant sur la nécessité pour ses protégées d’accumuler du temps de jeu international.
Dans cette optique, Djibouti a multiplié les matchs amicaux pour accélérer l’apprentissage de ses jeunes joueuses. Komla évoque notamment une rencontre face à une solide équipe éthiopienne, dont la maturité et l’expérience constituent un modèle pour ses joueuses en devenir.
Au-delà de ces échéances immédiates, le sélectionneur s’inscrit dans un projet de long terme visant à structurer durablement le football féminin djiboutien.
« L’objectif pour moi et pour la sélection djiboutienne, le pays, on est en pleine construction. C’est l’un des objectifs qu’on m’a donnés, construire une équipe à long terme qui pourra rivaliser avec les autres pays africains sur le plan féminin. »
Face au Togo, Jonas Komla affronte son pays d’origine, une situation qui pourrait être source de pression. Pourtant, l’entraîneur garde son professionnalisme intact et se concentre sur sa mission avec Djibouti.
Il reconnaît que les Éperviers dames ont également connu des changements notables, notamment en défense, avec l’arrivée de nouvelles joueuses et une plus grande présence de professionnelles évoluant à l’étranger.
Quant à l’émotion particulière de jouer contre le Togo, il l’aborde avec lucidité et sérénité. « C’est une pression positive. Je suis un entraîneur. Je suis professionnel. C’est bien vrai que je suis Togolais, mais aujourd’hui, je travaille de l’autre côté, je dois faire mon boulot sur le plan professionnel ».
Avec cette approche pragmatique et ambitieuse, Jonas Komla espère voir son équipe grandir face à une adversité relevée.
La double confrontation contre le Togo s’annonce comme un véritable test pour Djibouti, une occasion d’emmagasiner de l’expérience et d’affirmer les progrès d’un groupe en pleine évolution.
Kodjo A
Crédit photo :DR