Ce dimanche 10 septembre 2023 au stade de Kegue et lors de la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023, les Eperviers du Togo ont battu (3-2) les Requins Bleus du Cap-Vert. L’équipe nationale du Togo coachée par le Portugais Paolo Duarte bien que dominatrice, est éliminée de la phase finale de la prochaine messe continentale…
Et ce pour la troisième fois successive des éditions de 2019, 2021 et 2023. Le sort des coéquipiers de Djene Dakonam était connu depuis la 4e journée de ces qualifications où les Eperviers du Togo avaient été contraints au match nul (1-1) à Lomé face aux Etalons du Burkina Faso, après avoir courbé l’échine face à ces mêmes adversaires à Marrakech (0-1). Le Togo qui a battu l’Eswatini (2-0) en Afrique du Sud, n’avait qu’une 6e et dernière journée à négocier face au Cap-Vert et en cas de victoire, ça ne changerait pas grande chose au classement de leur poule.
Le Colonel Guy Kossi Akpovy, président de la FTF témoin de cette ultime rencontre de la poule B des qualifications au stade de Kegue, ne pouvait qu’établir son constat en deux temps : « Lorsqu’on regarde le déroulement du match, nous devons saluer la force de caractère des joueurs qui a permis de renverser la vapeur… ». Cependant, a poursuivi le patron du football togolais, « Etre mené 2-0 par une bonne équipe du Cap-Vert et réussir à revenir à la marque puis prendre le large, il faut le faire ».
Le disque de ce duel Togo-Cap-Vert n’est pas aussi doux et reluisant, d’où cette amertume du guide du sport-roi national qui a insisté sur un fait : « Cette victoire, il est vrai n’a pas un impact direct sur la qualification à la CAN en Côte d’Ivoire ». Les Eperviers dont on dit que leur dernier succès dans cette compétition, remonte à quatre années plus tôt, offre comme une sorte d’éclairci dans le ciel du football national.
Du coup, on peut se dire qu’à partir de ce dimanche ce 10 septembre 2023, des années d’espérance et de bonnes concrétisations pour ce football risquent désormais de s’afficher régulièrement. Ceci reste une affirmation mais elle a le mérite d’être étalée sur la place car, on ne peut que le constater. Tout simplement parce que beaucoup d’années se sont suivies et se sont ressemblées quand elles n’aggravent pas la situation.
D’autant qu’il serait malhonnête et purement insensé que tout Togolais d’ici et ailleurs, ne puisse pas reconnaitre que les trois derniers résultats des représentants du Togo cette année en Coupes continentales (ASKO et ASCK) et les U20 filles viennent de les porter à leur bas niveau. Jamais les championnats ne pouvaient pas refléter le contraire de l’image que vantent les médias de ce pays. Et pire, celui féminin n’existe même pas.
Chez celui des hommes, lorsque l’ASKO de Kara, multiple les titres de champion du Togo et se fait atomiser (0-7) en préliminaires retour, après le (0-1) pris à l’aller, son ancien attaquant Yves Galley devenu journaliste n’a fait qu’un reportage juste. Et responsable. Introduisant sans ambages que, « Les Kondona ont débarqué à Marrakech avec un panier qu’ils ont réussi à remplir de 7 buts, sans en claquer un à l’adversaire ».
Un peu plus loin et s’en prenant au staff technique et indirectement aux responsables de l’ASKO, la plume de Yves Galley a insisté sur un fait : « En deux confrontations, le coach ivoirien Amani Yao, cheville ouvrière de cette aventure burlesque-amanilesque aura étalé ses limites, soulevant un tas de questions sur ses réelles capacités à contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de l’ASKO de Kara. Dans les registres organisation tactique, projet et philosophie de jeu, connaissance et gestion de l’effectif des joueurs, gestion de matchs, ce fut tout simplement une catastrophe ».
L’autre représentant du Togo qui se trouve être l’ASCK en Coupe de la CAF, a sans doute fait plus ou moins mieux que son ainée de la même ville. Mis en échec au stade de Kégué (0-0) par les Ivoiriens de l’AFAD, le vice-champion du Togo a dû s’incliner (2-1) au stade Charles Konan Banny de Yamoussokro face à l’Académie de Football Amadou Diallo (AFAD). L’histoire retient que les deux clubs de la ville de Kara et qui représentent leur pays sont éliminés dans la même soirée (samedi du 27 août 2023).
Et si comme ces déconvenues ne suffisaient pas, c’est le dimanche 3 septembre au tour de la sélection féminine des U20 de payer la mauvaise note du temps. Les filles entrainées par Théophile Kpakpo-Koumi qui ont ouvert la marque à la 18e minute, ont fini par se faire rattraper et se laisser pulvériser 3 buts à 1 par leurs homologues de la Guinée-Bissau. Un grand émoi dans un total fiasco. Suivi d’une répétition d’une seconde manche plus mauvaise illustrée par un score de 3-0…
Le football togolais était dans une passe difficile et il lui a déjà fait manquer trois phases finales de CAN. Il ne pouvait pas tomber plus bas et devrait se relever. Et bonjour la nouvelle ambition ! En 2004 aux premières heures des éliminatoires de la CAN et Coupe du monde combinées contre la Zambie à Lusaka, les Eperviers n’étaient animés d’aucun rêve. Seule une petite dose d’ambition de leur sélectionneur Stephen Keshi suffisait à motiver les joueurs dont Olufade Adekanmi, au côté du technicien nigérian à leur retour à Lomé. « Il me disait que c’est possible de nous qualifier pour la Coupe du monde », se rappelle Olouf…
Au fil des rencontres qui ont suivi, la petite dose d’ambition de Stephen Keshi a pris plusieurs formes positives qui se sont conjuguées et réalisé une fin de rêve inouï pour le football togolais. Tout comme l’a souligné le Colonel Akpovy à la suite de la victoire sur le Cap-Vert et du déroulement de cette rencontre, ce sont des milliers de Togolais qui se sont rappelés de la campagne victorieuse et riche d’émotions des qualifications de la CAN/Coupe du monde 2006. C’est bien possible. Surtout, qu’après un long temps de recul, le meilleur ne pourrait pas faire mal à ces Eperviers !