L’échiquier du football africain est en pleine agitation après la réunion controversée du 25 février dernier à Nouakchott.
Officiellement destinée à la pose de la première pierre de l’Académie des Talents en Mauritanie, cette rencontre a surtout été l’occasion d’un accord stratégique concernant les sièges africains au Conseil de la FIFA.
Derrière ce protocole de Nouakchott se cache un arrangement qui favorise certains dirigeants au détriment d’autres, et les tensions qui en découlent risquent d’entraîner une scission entre les différentes régions du continent.
Les candidatures de Fouzi Lekjaa du Maroc, Hany Abourida d’Égypte et Ahmed Yahya de Mauritanie ont été validées dans une démarche qui a suscité de vives protestations. Plusieurs fédérations d’Afrique subsaharienne dénoncent un partage inéquitable des postes, laissant penser que l’Afrique noire est mise à l’écart, à l’exception de l’Ivoirien Idriss Diallo.
Face à cette situation explosive, des dirigeants africains se sont regroupés pour contester le protocole, craignant une mainmise d’un bloc nord-africain sur le football du continent.
Devant cette levée de boucliers, la FIFA n’a pas tardé à réagir. L’instance mondiale envisage de remettre en cause cet accord afin de préserver un équilibre entre les différentes zones du football africain. Des indiscrétions laissent entendre qu’Ahmed Yahya pourrait être le grand perdant de cette réévaluation.
Président de la Fédération mauritanienne depuis 2011, il a contribué à l’essor du football dans son pays, notamment avec la qualification historique de la Mauritanie pour la CAN 2019. Pourtant, dans la quête d’un consensus, il pourrait être sacrifié pour calmer les tensions et rétablir une certaine équité au sein de la CAF.
Le verdict tombera le 12 mars au Caire, où la FIFA et la CAF devront trancher pour éviter une division profonde du football africain. L’enjeu est de taille, car au-delà des querelles d’influence, c’est toute la gouvernance du football continental qui est en jeu.
Kodjo A
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