Quelques semaines après avoir passé et réussi avec brio à l’examen de passage de grade de ceinture noire organisé par la Fédération Togolaise de Taekwondo (FTTKD) le samedi 24 décembre 2022, les 81 pratiquants admis ont reçu leur diplôme lors d’une cérémonie tenue le dimanche 29 janvier à Lomé.
Les 81 diplômés dont la soixantaine est désormais titulaire de la ceinture noire sont venus agrandir la famille des ceintures noires du Togo. Ils sont désormais plus de 2.000 pratiquants titulaires de la ceinture noire au Togo. Ceci fait du Taekwondo, un art martial qui tend à se faire une place au soleil et certains pratiquants n’hésitent pas à vanter les bienfaits que leur procure la pratique.
Afiwa Mensah, la cinquantaine révolue, a réussi avec brio à sa ceinture noire 1er Dan. Il s’est agit pour elle le fruit d’un travail acharné même si au départ la pratique du Taekwondo n’était pas une priorité. « Le fruit d’un travail acharné. Au départ ce n’était pas pour la ceinture. J’amenais les enfants mais je me suis dis par après que je peux le faire car je pratiquais un peu le football. Ca fait trois ans que j’ai commencé le Taekwondo. Au départ c’était juste pour le maintien de la forme du samedi matin mais au fur à mesure que je venais, le maître trouvait que je devais chercher plus. Alors on s’est mis et je viens d’obtenir mon diplôme de ceinture noire 1er Dan », raconte-t-elle.
Cependant, Afiwa Mensah avoue que la tâche n’a pas été aisée et qu’il lui a fallu surmonter les obstacles avec beaucoup d’effort et d’abnégation. « De loin, quand on voit les gens faire les mouvements, c’est facile mais quand on se met sur le terrain, ce n’est pas évident. J’ai les cheveux blancs. On s’entraine avec les petits et la difficulté c’était côté âge parce que pour eux, les mouvements sont naturels. Je dois mettre un peu plus d’efforts, de réflexions et tout. Mais avec l’effort et la persévérance, j’y suis arrivée », poursuit-elle.
Le Taekwondo : un art martial complet
Parmi le groupe figure aussi un homme de 67 ans, détenteur du grade de ceinture noire 1er Dan. Selon lui, il ne ressent pas de courbatures, ni de douleurs liées à son âge avancé. Par contre, il est toujours en bonne santé comme un jeune d’une trentaine d’années a-t-il avancé tout souriant. Le sport n’a pas d’âge dit-on souvent.
Malgré leur âge avancé, la pratique du Taekwondo leur procure des bienfaits. « Le Taekwondo est un art martial quand on le pratique, il y a d’abord le bien-être physique que l’on acquiert. Il y a aussi un certain niveau de discipline, à notre niveau, nous insistons beaucoup sur la discipline des apprenants et il y aussi le côté spirituel que vous ne pouvez pas imaginer. Il y a le côté développement de l’esprit », relève Aimé Tchrifou Botchi, directeur technique national adjoint de la FTTKD.
Lors des précédents examens de passage de grade, des enfants mineurs dont l’âge compris entre 12 et 15 ans ont réussi au grade de 1er Dan après trois années de dur labeur. Dans les clubs, on y retrouve aussi des enfants de 5 à 6 ans pratiquants de Taekwondo. En tant qu’écoliers, la pratique leur apporte des bienfaits psychiques.
« Parmi le groupe, il y a beaucoup d’apprenant qui sont des écoliers et cela leur permet de rester beaucoup plus concentrés malgré les difficultés, les vicissitudes, là où les autres s’arrêtent quand ils sont en face de certaines épreuves, ils sont capables de pouvoir se transcender et continuer. En cela constitue l’une des vertus du Taekwondo », rappelle le directeur technique national adjoint de la FTTKD.
Le défi de la gent féminine
La gent féminine souffre de représentativité dans les arts martiaux au Togo. Au Taekwondo, la Fédération compte mener des actions de proximité pour attirer plus de filles à la pratique. A la cérémonie de remise des diplômes, le président de la FTTKD, Dr Frank Eyii Klutse, a encouragé chaque participante par un dobok afin que celle-ci aide la Fédération dans la vulgarisation de la pratique du Taekwondo auprès de leurs parents, voisins, amies et proches connaissances.
Dès lors, Afiwa Mensah a invité ses sœurs à s’adonner à la pratique du Taekwondo. « Je vais m’y mettre. Je vais foncer. Je suis plus confiante maintenant. Un conseil pour mes filles et sœurs, c’est de faire une discipline sportive comme le Taekwondo qui pourrait vous permettre de se défendre », a-t-elle lancé en guise d’appel et aussi de conseils.
Cette situation préoccupe aussi la direction technique nationale de la FTTKD et Aimé Tchirifou Botchi rassure qu’il y a « un travail de base à faire surtout au niveau de la gent féminine. On y travaille et on y veille pour avoir beaucoup plus de femmes au Taekwondo ».
Foh Kuassi/csi
